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Dan Moran – Héros de guerre et citoyen avisé

Dan & Trey.

A 31 ans, Daniel Moran est l’heureux papa de trois enfants âgés de sept, cinq et deux ans et demi. Le soir où nous le rencontrons, à Cypress, au Nord-Ouest de Houston, sa femme Teal est sortie et les deux petits confiés aux soins d’une baby sitter, car Trey, l’aîné, a entraînement de football américain. La session dure deux heures. Mais pas question pour Dan de rater le rendez-vous. Dans cette famille de Texans de souche, le foot est une affaire importante.



Si sa femme a abandonné son travail d’institutrice à la naissance de Trey, Daniel est pourtant bien occupé par son poste de PDG du fonds d’investissements Moran Entreprises, co-fondé avec son père en 2008. Mais Dan n’est pas un papa comme les autres. C’est un héros de guerre, un ancien Marine, qui s’est rendu par deux fois en Irak « pour des opérations de stabilisation ».



Jusqu’à ce jour de 2006 où une bombe a explosé au passage du véhicule blindé qu’il occupait avec quelques-uns de ses hommes. « J’ai été brûlé à 50 %, au troisième degré. Je ne peux plus transpirer, dois vivre dans la climatisation. Et mon système immunitaire ne fonctionne plus aussi bien qu’avant, ce qui fait que j’ai plus de risques de tomber malade. Quand on passe deux ans à l’hôpital, les deux premières semaines dans le coma, l’herbe semble ensuite plus verte, le ciel plus bleu et l’on fait en sorte de passer plus de temps avec ses enfants. D’autres n’ont pas eu la chance de survivre ».



LA NÉCESSAIRE GRANDEUR DES ETATS-UNIS



Depuis l’Irak où il menait une troupe d’une quarantaine de soldats, il lui était difficile d’appeler sa famille « plus d’une ou deux fois par mois. Ma femme est extraordinaire. Je dis qu’elle était au front avec moi, car elle devait tout gérer toute seule en mon absence. Je considère que ce ne sont pas des soldats qui vont au front, mais des familles.



Et c’est pour cela que nous combattons. Pour l’amour de notre pays. Il n’est pas parfait. Nous faisons des erreurs. Mais le monde doit savoir ce que les Etats-Unis défendent. Pour moi, il ne s’agit pas de jouer les cow boys, ni de dire ce qui est noir et ce qui est blanc. La guerre est horrible. Mais elle est parfois nécessaire pour éviter la déstabilisation et j’ai des amis de par le monde, en Europe, en Asie et au Moyen Orient qui s’inquiètent de voir les Etats-Unis perdre leur rôle de leader ».



Au-delà de la polémique sur le montant des fonds devant être réservés à l’armée qui oppose les deux principaux candidats à la présidentielle américaine, Dan Moran estime que la politique étrangère du Président sortant est « une totale débâcle ». « Certes, la remise en cause du leadership américain n’est pas une nouveauté. Il n’est pas non plus prêt de s’arrêter. Et je suis fier que nous menions des opérations de concert avec nos alliés, même si nous ne sommes pas d’accord sur tout. Mais je crois que nous sommes partis d’Irak trop tôt et je crains que mes enfants ou leurs amis ne doivent y retourner ».

































































MITT ROMNEY PAR DEFAUT



Voter pour Mitt Romney ne va pourtant pas tout à fait de soi pour Dan Moran. « Je soutiens le candidat du parti républicain. Mais lors de la primaire républicaine, c’est le gouverneur du Texas, Rick Perry, qui avait ma préférence. On n’a pas à être d’accord avec tout ce qu’il dit tout le temps. Mais au moins on connaît clairement sa position. Mitt Romney, je ne suis pas sûr de ce qu’il défend ».



Pas question de se lamenter pour autant : « Notre forme de gouvernement unique au monde fait que si nous ne sommes pas satisfaits par certaines mesures en tant que citoyens, nous pouvons faire pression pour les modifier. Ensuite, c’est la responsabilité de chacun de s’impliquer dans la vie publique. Et il est vrai qu’en matière de politique étrangère, les Américains ne sont pas les meilleurs, car ils ont tendance à se focaliser sur les questions intérieures. Moi je tâche d’influer sur les questions qui me tiennent à cœur en envoyant des courriers, en me rendant aux permanences des parlementaires, en exprimant mes opinions en public ».



Après avoir accepté de risquer sa vie, Dan Moran a beaucoup reçu. De l’armée qui l’a soigné, de sa famille qui ne l’a jamais abandonné, de son église qui l’a soutenu moralement, d’associations qui l’ont aidé à retourner à la vie civile ou lui ont fourni un logement adapté… Il dit que sa foi l’a aidé, lui et sa famille, à ne jamais abandonner, ni se mettre en colère. « Ce n’étaient pas des options pour moi, car c’est précisément ce que l’on tâche d’éviter quand on est sous les drapeaux ».

Au lieu de cela, Dan s’est reconstruit une vie et s’attache toujours à servir son pays, mais dans l’uniforme de l’homme d’affaires et du bon père de famille plutôt que celui de l’officier. « Nous traversons tous des moments difficiles. L’important, ce sont les enseignements qu’on en retire ».

TEXTE Cécile

PHOTOS Mélinda

Dan, héros de guerre converti en homme d’affaires.

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