top of page

TEXTE Cécile

PHOTOS & VIDEO & SONS Mélinda

Originaire de la côte Est, où il a passé l’essentiel de sa vie (hormis des séjours en France, où il a appris le français adolescent, puis au Canada), Carl Blyth avoue qu’il était un peu inquiet avant de déménager à Austin, la capitale du Texas, en 1993. « Je m’imaginais l’Etat comme laid, sec, républicain. Le Texas est républicain, mais il est beaucoup plus divers qu’on ne l’imagine de l’extérieur et la République populaire d’Austin n’a rien à voir avec la conservatrice Dallas ou même Houston ».



UNE FAMILLE RECOMPOSEE ET HOMOSEXUELLE

Austin, c’est la ville où Carl a pu faire son coming out et se séparer de sa femme sans drame majeur en 1997, avant de reconstruire une famille à part entière avec Joe Salvato, qu’il a rencontré en 2004. Les deux premières filles de Carl, Sarah et Katie, étaient alors adolescentes. Mais la petite dernière, Claire, n’avait que dix ans. « Nous avons donc partagé le rôle de père et Joe a beaucoup fait à la maison », souligne Carl.



En effet, « contrairement à ses sœurs, qui restaient plutôt basées chez leur mère, parce qu’elles avaient du mal à vivre entre deux maisons, Claire vivait autant avec nous qu’avec mon ex-femme », explique le quinquagénaire. « A part une fois à la crèche, où l’on ne m’a pas laissé prendre Claire parce que je n’avais pas signé un papier, cela n’a jamais posé de problème », témoigne Joe, qui avait fait les démarches pour se porter candidat comme famille d’accueil avant de rencontrer Carl.

















Aux Etats-Unis, du fait de l’absence de pacte civil de solidarité, de partnership britannique ou de mariage homosexuel néerlandais, belge, espagnol ou canadien (entre autres), il est plus difficile pour Carl et Joe de faire reconnaître leur couple que leur autorité parentale. « C’est injuste et cela pose une série de problèmes pratiques, expose Carl. Par exemple, Joe a accès à la piscine et à la salle de sport de l’université du Texas où je travaille, mais pas à l’assurance santé que m’offre mon employeur alors que mon ex- femme y avait droit ».







































 



LES CONSEQUENCES DU CONCUBINAGE



Par ailleurs, « la seule façon pour Carl de prendre des décisions à ma place si mon état de santé venait à se dégrader, c’est en s’appuyant sur les documents légaux que nous avons fait établir par un ami avocat pour quelques centaines de dollars (ainsi qu’un réaménagement gratuit de son jardin dans le cadre de mon activité de paysagiste) », ajoute Joe, qui a été confronté au problème lors du décès de son précédent compagnon d’une maladie liée au virus du Sida en 1999.



« Heureusement, sa mère ne s’opposait pas à notre relation et j’ai pu prendre les dispositions qui correspondaient à ses souhaits après sa mort ». Dans la famille d’origine sicilienne de Joe, cela aurait été une autre histoire. En effet, son père avait très mal réagi à l’annonce de son homosexualité, il y a vingt ans, après le décès de sa mère. Et il n’a pas eu le temps de faire vraiment la paix avec lui avant sa mort.

Sans militer activement, Carl et Joe défendent donc les revendications des homosexuels en contribuant à financer la Human Rights Campaign et l’association Equality Texas. « Je me souviens aussi avoir participé à un défilé visant à donner de la visibilité aux familles homosexuelles, car certains passants nous hurlaient dessus et j’ai regretté d’avoir amené ma plus jeune fille dans cette manifestation », signale Carl.











































« ROMNEY, CE SERAIT UNE VERITABLE CATASTROPHE »



Quant à ses filles, elles font le lien entre l’intolérance vis-à-vis des homosexuels et le fait que l’on réduise l’accès des Texanes à la contraception et à l’IVG. Le six novembre, l’ensemble de la famille votera donc pour Barack Obama. « Il ne défend pas suffisamment son bilan et on ne peut de toute façon jamais tomber d’accord sur tout avec un candidat à une élection. Mais il a adressé des signaux positifs à la communauté homosexuelle, même s’il ne veut pas aller plus loin sur l’égalité face au mariage afin de ne pas gaspiller son capital politique, estime Carl. L’élection de Romney, ce serait une véritable catastrophe ».



Seul Kiran, le conjoint de Sarah (qui est l’aînée des sœurs Blyth), s’abstiendra : il ne s’est pas réinscrit à temps sur les listes électorales lors de leur réemménagement dans l’Etat. « A mesure qu’Obama baisse dans les sondages, je me sens de plus en plus coupable ».

La mère Cheryl, le père Carl (désormais divorcés), le nouveau compagnon de Carl Joe, les filles Claire, Katie, Sarah et son mari Kiran.

Les Blyth-Salvato / Deux homosexuels démocrates réinventent
la famille recomposée

La famille découvre la nouvelle voiture de Cheryl aux couleurs d’Obama.

Regardez la vidéo en HD !

bottom of page