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TEXTE Cécile

PHOTOS & VIDEOS Mélinda

Des Noirs au Texas ? Il y en a un petit peu moins que dans le reste du pays (à un point près). Mais tout de même plus de 12 % au dernier recensement de la population, en 2010.



Pour en rencontrer, il nous a suffi de nous rendre à l’heure de la messe dans un temple rattaché à un courant du protestantisme né après le début du XIXe siècle (l’époque où les Afro-Américains ont commencé à s’y convertir massivement). A l’église baptiste missionnaire de Mount Moriah, à Elgin, près d’Austin, nous avons fait la connaissance de Gladys Ward, la mère du pasteur assistant.



LE PASSE ESCLAVAGISTE DU TEXAS



« Ma grand-mère est arrivée comme esclave du Tennessee pour récolter du coton et je me rappelle qu’à l’école nous devions nous contenter de livres d’occasions, dont certaines pages manquaient, car c’était l’école des Noirs », raconte la sexagénaire, qui a passé toute sa vie dans la région rurale située à l’Est de la capitale du Texas.



« L’esclavage, c’est loin pour mes enfants et petits-enfants, cela remonte à trois ou quatre générations. Mais pour moi qui ai connu la ségrégation sans pouvoir militer dans les mouvements anti-discrimination se déroulant en ville, la célébration annuelle de la fin de l’esclavage [le 19 juin aux Etats-Unis], c’est important », commente Gladys, qui est aussi une ardente Démocrate.



MERE DEMOCRATE, FILS REPUBLICAIN



« Je soutiens Barack Obama, car un Président Noir, c’était un gros changement ! Mais j’estime aussi qu’il a fait du bon travail depuis quatre ans », explique cette militante de la participation électorale. « Il a fallu attendre tellement longtemps pour voter, je ne supporte pas d’entendre quelqu’un dire qu’il ne va pas voter. Les abstentionnistes ne devraient s’en prendre qu’à eux, pas aux candidats ni aux partis politiques. S’ils ne peuvent pas choisir à qui ou à quoi donner leur bulletin de vote, c’est qu’ils ne veulent pas réfléchir ! Peu importe que l’on vote républicain ou démocrate, il faut participer », s’exclame Gladys en s’excusant pour son ardeur à défendre l’exercice du droit de vote.







































Cette liberté de choix, son fils Steven en profite pleinement : contrairement à sa mère, il vote républicain. « Je crois que le Seigneur veut que nous fassions notre part en étant bons avec nos semblables. Mais pour faire le bien, il faut être en position de le faire. Ainsi, je ne peux pas aider quelqu’un à gagner cent dollars si je n’ai pas moi-même gagné cent dollars », déclare l’assistant pasteur à l’issue d’une prière collective au cours de laquelle il a assuré les membres de sa communauté que « les factures seraient payées » et les a enjoints à « faire plaisir au Seigneur » plutôt qu’à des personnes en particulier.



UN ASSISTANT PASTEUR TOUT EN NUANCES



Républicain convaincu à l’échelle locale, « qui impacte nos vies », Steven Ward votera néanmoins pour Barack Obama le six novembre prochain. « Mitt Romney est un bon candidat, très solide. Mais il ne communique pas avec l’ensemble de l’électorat. Il ne veut pas aider tout le monde. Et son programme n’est pas précis. Ce que je cherche à l’échelle nationale, c’est un candidat qui nous permette d’atteindre nos objectifs. D’habitude il est républicain, mais cette année ce sera encore Barack Obama ». Ce n’est pas la seule contradiction de ce pasteur divorcé et remarié à une Démocrate convaincue.

En effet, pour Angela, sa nouvelle compagne, « les Républicains prennent soin d’eux-mêmes plus que des autres. Les Démocrates sont plus en accord avec le message divin ». Pour rester en harmonie, le couple évite donc de parler de politique.



























Mount Moriah Missionary Baptist Church

Les Ward – Obama pour son bilan et sa vision avant sa couleur de peau

Victoria la fille, Steven le père, Angela la belle-mère, Gladys la grand-mère.

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